Daddy est mort... retour à Sarcelles, d'Insa Sané
Quatrième de couverture :
1995, Sarcelles.
Tandis que Djiraël s'envole pour Dakar, son pote Daddy a du pain sur le bitume : à 20 ans, il va être père. Alors, faut qu'il assure, et pour ça il a un plan... et un mystère à percer : l'identité de son géniteur. Un mystère qui va lui coûter la vie. Sa mort provoque une impitoyable guerre de quartiers entre Parisiens et banlieusards, où Djiraël, à peine rentré de Dakar, est entraîné, avec toute sa bande de potes.
Dans le clash se croisent histoires d'amour et serments d'amitié, cris de rage et larmes de joie... Tout ce qui nous tient vivants quand le quotidien nous fait la gueule.
Mon avis :
Ce roman, j'avais déclaré que jamais je ne le lirais. Mais tout le monde peut chager d'avis ! La preuve...
Je l'avais beaucoup remarqué en librairie, et l'histoire me tentait bien, mais l'avis d'Hérisson08 m'avait rebutée - mais alors, complètement ! C'est pourquoi lorsque ma libraire préférée m'en a parlé, j'ai immédiatement dit non. Puis elle m'a expliqué pourquoi elle l'avait aimé, elle a donné des arguments, et petit à petit cela m'a intriguée, et finalement je me suis laissée tenter. Pour voir si j'avais raison.
Je dois le dire, j'ai été très surprise. L'histoire est prenante et gorgée de rebondissements. Les héros sont des banlieusards sans aucun super-pouvoir, et lorsqu'ils sautent d'un train, c'est tout sauf un saut à la James Bond. Ce roman est on ne peut plus réaliste, et cela a l'avantage de nous permettre de connaître mieux une réalité souvent ignorée ou dont on ne parle que lors des émeutes. On prend conscience que les jeunes des cités sont des humains comme nous, mais l'on comprend aussi (ou on est conforté dans nos convictions) que leurs guerres de gangs sont souvent infondées et seraient ridicules si elles n'étaient pas aussi graves. J'ai aimé cet aspect-là du roman.
En revanche, l'écriture... La libraire dont j'ai parlé plus haut me garantissait que l'écriture était certes surprenante - l'auteur est un slameur et garde son vocabulaire - mais que l'on s'y faisait très vite. Personnellement, je n'ai pas du tout réussi à me faire au style et cela m'a gênée tout au long de ma lecture. L'écriture très inégale : quelques pages d'une poésie intense, et l'instant d'après, le langage des banlieues... Et ce dernier prend malheureusement 90% du roman, et je dois dire que j'ai franchement détesté. Je n'ai pas trouvé le "rythme chaleureux" dont on m'avait parlé...
Je suis donc assez déçue, même si l'histoire est très intéressante.