Vipère au poing, d'Hervé Bazin

Publié le par Minyu

Quatrième de couverture :

Vipère au poing, c’est le combat impitoyable livré par Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, et ses frères, à leur mère, une femme odieuse, qu’ils ont surnommée Folcoche. Cri de haine et de révolte, ce roman, largement autobiographique, le premier d’Hervé Bazin, lui apporta la célébrité et le classa d’emblée parmi les écrivains contemporains les plus lus.

 

Résumé que j'espère un peu plus clair :

Jean Rezeau, dit Brasse-Bouillon, vit heureux avec son frère Ferdinand ("Frédie") chez leur grand-mère paternelle. Leurs parents vivent en Chine (à Changhai, si mes souvenirs sont bons) avec Marcel ("Cropette"), leur jeune frère qu'ils n'ont jamais vu.

Lorsque leur grand-mère décède, leurs parents sont dans l'obligation de rentrer. Les deux frères sont très impatients de les (re?)voir, ainsi que de faire la connaissance de Marcel. Mais leur enthousiasme est vite refroidi par la découverte d'une mère froide, injuste et violente, d'un père effacé, continuellement dans l'ombre de sa femme, et d'un petit frère "mouchard".

Leur mère, dès son arrivée, fait tout pour rendre la vie de Jean et Frédie insupportable. D'ailleurs Jean dit : "Grand-mère mourut. Ma mère parut. Et ce récit devient un drame." Les enfants sont battus pour des raisons ridicules, n'ont le droit de se changer que toutes les six semaines, etc. Mais Jean ne se laisse pas faire, et livre un combat sans merci à cette mère surnommée Folcoche, un mélange de folle et cochonne.

 

Mon avis :

Je ne peux m'empêcher de faire un rapprochement avec L'Enfant, de Jules Vallès. Une mère violente, un père absent (bien que, dans le roman de Vallès, le personnage du père ne le reste pas), un personnage principalaspirant à la vengeance... Et surtout, les deux sont des récits autobiographiques (ou d'inspiration autobiographique).

Tout au long de ce roman, on voit évoluer les sentiments de Jean pour sa mère, qui deviennent très vite ambigus : il ressent une haine dévorante et parfaitement justifiée envers Folcoche, mais avoue s'ennuyer lorsqu'elle n'est pas là. Cette guerre familiale va jusqu'à devenir une obsession pour lui. Et cette obsession nous accroche au livre. Il n'y a pas d'autre mot.

Je ne pense pas que ce livre puisse faire pleurer. Du moins ça n'a pas été mon cas. Pourquoi nous, lecteurs passifs et impuissants, laisserions-nous couler une larme alors que Jean supporte tout avec fierté, sans se permettre la moindre faiblesse ?

Personnellement, j'ai trouvé le chapitre XX très intéressant : pour la première fois, Jean "fait le point", il se penche sur les relations qu'il entretient avec sa mère.

Je ne suis pas ressortie indemne de cette lecture. L'effet qu'elle m'a fait est impossible à décrire.

Tout le monde devrait le lire ; je pense en particulier à tous les enfants et adolescents qui se plaignent de leurs parents. Cette histoire est une formidable leçon.

 

Vipère au poing 

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F
<br /> <br /> Je ne l'ai jamais lu mais j'ai vu les deux films dont le plus récent que j'ai en DVD. A lire à l'occasion ...<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Et comment tu les as trouvés ? Personnellement, je n'ai vu que le plus récent, avec Jules Sitruk.<br /> <br /> <br /> <br />