Virus L.I.V 3 ou la mort des livres, de Christian Grenier

Quatrième de couverture :

Le gouvernement des Lettrés a interdit les écrans et décrété la lecture obligatoire. Face à cette tyrannie, les Zappeurs se révoltent : ces jeunes rebelles, adeptes de l'image, propagent un virus qui efface les mots à mesure qu'ils sont lus. Seule Allis est capable d'identifier l'inventeur du virus et de trouver un antidote.

Mon avis :

C'est indéniablement l'un des meilleurs romans de Christian Grenier ! Ce livre raconte les livres.

Bien que peu amatrice de science-fiction, Virus L.I.V 3 m'a énormément plu. Il confronte deux mondes : celui de l'image et celui des livres, mais sans jamais prendre parti. Il n'est jamais dit que les écrans sont à prohiber (excepté par certains Lettrés), au contraire, tout au long du roman l'auteur pose une question : mais ces deux mondes ne peuvent-ils pas cohabiter ? Cependant il rappelle aussi qu'il ne faudrait pas tomber dans l'un ou l'autre des camps : internet est très utile, voire presque indispensable, mais les livres aussi ; il faut savoir doser.

J'ai beaucoup aimé toutes les références, par exemple celle à Alice au Pays des Merveilles (Alice in Wonderland) dans le nom de l'héroïne, Allis L.C. Wonder. Et la mise en abyme - les livres dans le livre - est très intéressante.

Par contre il y a un gros défaut : tout - ou presque - est prévisible ! Surtout en ce qui concerne Lund et Mondaye (d'ailleurs j'ai mis du temps à remarquer que si on rajoute un I à l'un et qu'on enlève le E à l'autre, cela donne Lundi et Monday)

De plus, côtoyant moi-même le monde de la surdité d'aussi près qu'il est possible sans être moi-même malentendante, j'ai une certaine expérience en la matière, et certains détails m'ont paru peu crédibles : par exemple, Allis lit sur les lèvres. En soi, il n'y a rien d'anormal. Mais elle comprend toujours tout du premier coup, ce qui est  pratiquement impossible dans la réalité. Si vous voulez essayer, mettez-vous devant un miroir et dites : "liste, clef". Vous verrez que ces deux mots, pourtant très différents, sont difficiles à différencier en lecture labiale. Je veux bien comprendre qu'elle a beaucoup d'expérience, mais tout de même...